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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 15:21

Aubry-Femina2009.gifJe ne sais pas quand je me suis dit pour la première fois « mon père est fou », quand j’ai adopté ce mot de folie, ce mot emphatique, vague, inquiétant et légèrement exaltant, qui ne nommait rien, en fait, rien d’autre que mon angoisse, cette terreur infantile, cette panique où je basculais avec lui et que toute ma vie d’adulte s’employait à recouvrir, un appel de lui et tout cela, le jardin, le soir d’été, la mer proche, volait en éclats, me laissant seule avec lui dans ce monde morcelé et muet qui était peut-être le réel même.

     Personne est le portrait, en vingt-six angles et au centre absent, en vingt-six autres et au moi échappé, d'un mélancolique. Lettre après lettre, ce roman-abécédaire recompose la figure d'un disparu qui, de son vivant déjà, était étranger au monde et à lui-même. De « A » comme « Antonin Artaud » à « Z » comme « Zelig » en passant par « B » comme « Bond (James Bond) » ou « S » comme « SDF », défilent les doubles qu'il abritait, les rôles dans lesquels il se projetait. Personne, comme le nom de l'absence, personne comme l'identité d'un homme qui, pour n'avoir jamais fait bloc avec lui-même, a laissé place à tous les autres en lui, personne comme le masque, aussi, persona, que portent les vivants quand ils prêtent voix aux morts et la littérature quand elle prend le visage de la folie.

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 15:19

levy.gifQuelques jours avant son mariage, Julia reçoit un coup de fil du secrétaire particulier de son père.
Comme elle l’avait pressenti, Anthony Walsh – homme d’affaires brillant, mais père distant – ne pourra pas assister à la cérémonie.

Pour une fois, Julia reconnaît qu’il a une excuse irréprochable. Il est mort.

Julia ne peut s’empêcher de voir là un dernier clin d’œil de son père, qui a toujours eu un don très particulier pour disparaître soudainement et faire basculer le cours de sa vie.

Le lendemain de l’enterrement, Julia découvre que son père lui réserve une autre surprise. Sans doute le voyage le plus extraordinaire de sa vie… et peut-être pour eux l’occasion de se dire, enfin, toutes les choses qu’ils ne se sont pas dites.

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 15:18

stern.gifC'est l'histoire de Rosa Blum, une femme heureuse, mariée, mère de famille, que l'été de ses quarante ans fait sortir de sa vie. C'est l'histoire d'une rencontre, d'un désir qui érode tous les autres et précipite Rosa dans l'angoisse. Elle doit choisir : renoncer à l'idylle de la vie de famille ou se résoudre à faire de cet amour un roman rose. Face à l'indécidable, Rosa, qui ne peut rien perdre, laisse la répétition lui imposer sa logique. Un premier roman sensible, pudique et bouleversant sur l'initiation d'une femme de quarante ans.

♥♥♥

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 15:17

rivoire.gifAgathe a été élevée dans le culte de l'excellence, une excellence de classe - elle est poussée à intégrer une école prestigieuse pour faire partie des élites - et une excellence éthique : dans sa famille on vote pour plus de justice sociale, on " pense bien ".
Mais cette quête n'est pas seulement dure à vivre, elle est aussi truquée. Minée par un humour dévastateur, Agathe, pour échapper aux contradictions de son milieu, se réfugie dans la maladie, jusqu'à la tentative de suicide. Mais à travers cette épreuve, elle prend conscience de sa singularité et surtout de son humanité, qui n'est d'aucun milieu. Ce brillant roman se situe entre l'intime et le politique. Nos maladies parlent du monde dans lequel elles surgissent. Et elles sont parfois un chemin, sinon vers la sagesse, du moins vers une réconciliation avec la vie.

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 15:16

41DdAkjUp1L__SL500_AA300_.jpgIl est toujours étrange et parfois douloureux de retrouver le cadre de son enfance. Soucieuse d'éviter " l'immeuble de briques rouges " du huis clos familial, avec ses secrets et ses drames, Marie Sizun nous mène par les rues, pour elle si familières, du XXe arrondissement de Paris, de la porte des Lilas à la place des Fêtes. Surgissent alors les souvenirs en autant d'éclats lumineux, qui ressuscitent le Paris des années 1950 et disent les émotions et les rêves qui font passer de l'enfance à l'adolescence et orientent définitivement les choix de l'adulte. Ce récit authentique et poignant, mais toujours retenu, Marie Sizun l'a conçu comme un roman, et il se lit comme un roman.

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10 juillet 2010 6 10 /07 /juillet /2010 14:47

olmi.gifCette histoire d'amour s'ouvre étrangement : une femme, qui prépare un charmant dîner pour fêter son anniversaire de mariage, descend dans sa cave pour y chercher une bouteille de vin. Celle-ci est enveloppée dans un vieux journal où figure une petite annonce - qu'elle lit. Aussitôt, elle remonte chez elle, éteint son four, prend sa voiture, et s'en va…
Qu'y avait-il donc dans cette petite annonce ? Pourquoi cette fuite ? On l'apprendra au fil du roman, un très beau et très poignant roman où les saveurs de l'enfance se mêlent au désarroi des adultes… L'héroïne de ce livre arrivera bientôt à Gênes, en Italie. Dans une belle maison, l'attend une femme - et un homme qui, semble-t-il, a perdu la mémoire. A moins qu'il ait choisi de seulement se taire…

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7 juillet 2010 3 07 /07 /juillet /2010 17:13

9782869598256.gifParfois, deux trajectoires se croisent par hasard, deux destinées, deux vies, qui, très éloignées l’une de l’autre, s’entremêlent et deviennent le clair et l’obscur d’une même histoire.
L’une s’appelle Marthe, l’autre Alice. Tout les sépare.
Marthe est une femme d’âge mûr, bien installée dans sa vie : enseignante, elle vit à Paris, a une maison de vacances et ses souvenirs d’enfance en Bretagne. Elle mène une vie de couple sans enfant. Mais son mari la quitte pour une autre, et tout bascule…
Alice, elle, n’a pas vingt ans. En rupture avec sa famille, elle tente d’élever son bébé, Ludovic, trop tôt venu dans l’existence chaotique d’une mère-enfant.
Il suffira d’un moment de doute chez l’une et d’un geste de folie chez l’autre pour que leur sort soit lié à jamais.
Dans un roman qui se lit comme un thriller, Marie Sizun, réussit avec talent à réunir l’inconciliable, dressant pour nous le portrait tout en ombre portée de deux femmes qu’un mouvement inversé conduira à la réconciliation de soi-même.

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4 juillet 2010 7 04 /07 /juillet /2010 09:49

grandamour.jpg"Sur son lit de souffrances, quelques semaines avant de mourir, maman m'avait mis en garde : "Qu'est-ce que c'est bête, un homme. - Je ne comprends pas. - C'est bête, égoïste et pas fiable. Antoine, promets-moi de ne jamais te comporter comme un homme." Je me souviens que j'avais hoché la tête. Encore une promesse que je n'ai pas tenue. Je suis toujours resté à l'affût. Même quand j'étais heureux en ménage, ce qui fut souvent le cas, je continuais à rechercher le très grand amour, celui qui, selon Spinoza, constitue un "accroissement de nous-même". C'est exactement la sensation que j'éprouvais en observant la jeune fille aux cheveux d'or. Je m'accroissais. Je m'élevais aussi."

♥♥♥

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 11:08

9782234062610.gifMoon a choisi la rue parce qu’elle a décidé d’être « elle-même dans ce monde où les gens sont devenus des autres ». Moon ne fait pas la manche, elle vend des sourires.

« Je dis : Avec cinquante centimes d’euros, qu’est-ce qu’on achète à notre époque ? J’insiste, il accélère, petite pirouette : Non sans dec, à ce prix, franchement, tu trouves des trucs intéressants à acheter ? Le type finit par s’arrêter, il se demande où je veux en venir, et c’est là que je sors le grand jeu, touti et compagnie, je dis : Un sourire à ce prix-là, c’est pas cher payé ! Et j’attends pas qu’il accepte, je lui refourgue un putain de petit sourire façon majorette à dentelle, épaule en arrière et tête haute. Le type soupire, il pense qu’il se fait avoir. Il n’a que dix centimes, je lui fais quand même le sourire en entier. Je suis pas une radine.  » Moon n’est pas une sans-abri, mais une petite paysanne des rues qui a posé ses cartons place du marché aux fleurs. Elle observe avec malice le manège des gens pressés.

Moon n’est pas seule, il y a Michou et Suzie avec leur caddie, Boule, son crâne rasé et sa boule de billard à dégainer en cas de baston, les kepons migrateurs qui « font les beaux avec leur crête de toutes les couleurs du printemps à l’automne et disparaissent à la première gelée », et surtout, il y a Fidji et ses projets sur Paname. Pour lui, elle a décidé d’écrire un roman, un vrai.

« Je me suis mise à inventer des détails que j’imagine moi-même. Quand je les écris, ils deviennent réels, encore plus que mon carton, je me suis même inspirée de Comète, je l’ai regardée faire son cirque et j’ai inventé un chien dans l’histoire, un chien qui s’appelle Raymond, c’est une sorte de père de Comète, un père imaginaire évidemment. Et puis j’ai inventé un père aussi, un père à Fidji, un homme avec des idées et beaucoup d’honneur, un homme comme on croise dans les vieux films, avec le regard très profond et beaucoup d’humanité. Et puis Fidji, je lui ai donné un autre nom et en fait, c’est devenu une petite fille, une môme qui me fait du bien rien que d’y penser. »

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9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 09:13

9782742787999.gifQuelle femme de soixante ans, aujourd'hui, peut sans grimacer s'entendre appeler "mamie" ? Pas Chouquette, qui a réglé le problème en recyclant le surnom de ses tendres années, au grand dam de sa fille Adèle, laquelle rêve pour son petit Lucas d'une vraie grand-mère.
N'empêche, vraie ou fausse, c'est bien Chouquette qui doit jouer les baby-sitters de luxe auprès de son petit-fils renvoyé de sa colo pour cause de varicelle... pendant qu'Adèle est partie sauver le monde au fin fond de l'Afrique. Bling-bling tropézien sur fond de crash financier, c'est le décor plein soleil dans lequel Chouquette se retrouve en tête à tête forcé avec Lucas... et la réalité. Trois jours de la vie d'une sexagénaire en perte de repères, pour tirer le portrait au vitriol d'une femme qui se noie, d'une époque qui boit la tasse et d'une génération qui tente coûte que coûte de garder les yeux grands fermés.
Où la satire sociale, légère, féroce et réjouissante vire progressivement à quelque chose de plus grave, de plus profond, de plus amer, de bien plus intime aussi. Et cette fantaisie sur une grand-mère au bord de la crise de nerfs devient alors le roman d'un monde en crise, du déni, de la peur de mourir et, au bout du compte, de l'héritage que nous laissons à nos enfants.

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