Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 octobre 2009 6 31 /10 /octobre /2009 11:13
Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER D jusqu'au Vert-de-Maisons. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, emprunte les mêmes couloirs de correspondance, monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l'attend plus. Car depuis quelques mois, sans que rien n'ait été dit, sans raison objective, Mathilde n'a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, qu'elle cache à ses amis, à sa famille, ces heures dont elle a honte.
Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Dans cette ville qui ne lui épargne rien, il est coincé dans un embouteillage, attend derrière un camion, cherche une place. Ici ou là, chaque jour, des gens l'attendent qui parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que quiconque les petites maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville et l'immense solitude qu'elle abrite.
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai. Autour d'eux, la ville se presse, se tend, jamais ne s'arrête. Autour d'eux s'agite un monde privé de douceur.
Les heures souterraines est un roman sur la violence silencieuse. Au coeur d'une ville sans cesse en mouvement, multipliée, où l'on risque de se perdre sans aucun bruit



Partager cet article
Repost0
31 octobre 2009 6 31 /10 /octobre /2009 10:49
Paul a quarante-six ans. Paysan, à Fridières, Cantal. Cinquante trois hectares, en pays perdu, au bout de rien. Il n’a pas tout à fait choisi d’être là, mais sa vie s’est faite comme ça. Paul n’a qu’une rage : il ne veut pas finir seul, sans femme.

Annette a trente-sept ans. Elle est la mère d’Eric, bientôt onze ans. Elle n’a jamais eu de vrai métier. Elle vient du Nord, de Bailleul. Annette a aimé le père d’Eric, mais ça n’a servi à rien, ni à le sauver du vertige de l’alcool, ni à faire la vie meilleure. Alors elle décide d’échapper, de recommencer ailleurs, loin.

D’où l’annonce. Paul l’a passée. Annette y a répondu.

Sauf qu’il y a les autres. Le fils silencieux, et la mère d’Annette. Et les autres de Paul, ceux qui vivent avec lui à Fridières. Les oncles, propriétaires des terres. Et la sœur, Nicole, dix-huit mois de moins que Paul, qui n’a pas de mari pas d’enfant. L’Annonce, nouveau roman de Marie-Hélène Lafon, raconte cette histoire d’amour.
Partager cet article
Repost0
12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 09:37
Dans le Paris de 1913-14, une jeune femme intrépide, Gabrielle Demachy, mène une périlleuse enquête d’amour munie, pour tout indice, d’un sulfureux cahier hongrois recelant tous les poisons – des secrets de cœur au secret-défense… Paris, septembre 1913 : depuis la mort de ses parents, Gabrielle Demachy vit avec sa tante, une vieille immigrée hongroise qui l’a élevée en même temps que son propre fils, Endre. Mais, devenu ingénieur, le jeune homme a disparu depuis cinq ans en Birmanie, lors d’une mission scientifique. Quand le récit commence, les deux femmes se rendent au ministère de la Guerre : on a retrouvé la malle d’Endre, preuve sans doute irréfutable de son trépas tant redouté par Gabrielle, qui éprouva naguère pour son fascinant cousin un brûlant premier amour. Décidée à faire la lumière sur une disparition à laquelle elle ne veut pas croire, la jeune fille trouve un allié inattendu en la personne de Michel Terrier, un employé du ministère qui l’incite à poursuivre son enquête. Terrier, qui sait décidément bien des choses, met Gabrielle sur la piste d’un certain Docteur Galay, qui fut du voyage auquel participait Endre, et sur lequel a pesé le soupçon de menées criminelles. Sur sa suggestion, elle s’introduit comme institutrice au sein de la famille Bertin-Galay, dynastie de grands bourgeois. Et s’engage, seule, dans une aventure de tous les dangers, sur la trace d’un énigmatique “testament” rapporté de Birmanie par Pierre Galay – un cahier, rédigé par Endre en hongrois, langue rare que la jeune fille, par ses origines, est en mesure de déchiffrer… En forme d’hommage revendiqué à la grande tradition narrative et au mélodrame, cette ample et voluptueuse fresque habitée par les passions, les complots, le crime, l’espionnage et toutes les aventures qu’en ce début de siècle vivent simultanément la science, le cinéma et l’industrie, inscrit magistralement les destinées sentimentales de son peuple de personnages dans l’histoire d’une société dont la modernité est en train de bouleverser les repères.
Partager cet article
Repost0
12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 09:36
Ce roman se passe à Paris.
Et pourtant on y croise des crocodiles. Ce roman parle des hommes. Et des femmes. Celles que nous sommes, celles que nous voudrions être, celles que nous ne serons jamais, celles que nous deviendrons peut-être. Ce roman est l'histoire d'un mensonge. Mais aussi une histoire d'amours, d'amitiés, de trahisons, d'argent, de rêves. Ce roman est plein de rires et de larmes. Ce roman, c'est la vie.
Partager cet article
Repost0
27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 19:02
Largués par nos parents qui disparaissent, par nos enfants qui quittent la maison, c'est le plus souvent au même moment de la vie que nous sommes confrontés à ces séparations : nos parents meurent, nos enfants grandissent.
Coincés entre deux générations, ceux à qui nous devons l'existence, ceux à qui nous l'avons donnée, qui sommes-nous désormais ? Les repères vacillent, les rôles changent. Comment faire de cette double perte une métamorphose intérieure, un nouveau départ ?
Partager cet article
Repost0
27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 19:00
Elle ne cesse d’interroger les notions de deuil et d’héritage. Dans Comment j’ai vidé la maison de mes parents (Seuil, 2004), Lydia Flem tirait du douloureux inventaire des objets familiers une méditation sur l’absence, sur les traces. Ouvrant les tiroirs, les armoires, les albums enfouis, elle reconstituait patiemment l’histoire qu’on lui avait tue : celle de la guerre et de la déportation. La découverte de la correspondance de sa mère, juive allemande, avec son père russe émigré, de leur rencontre en 1946 dans un sanatorium suisse à leur mariage en France en 1949, fait l’objet de son dernier livre. Mêlant extraits de lettres, récits d’épisodes fondateurs et réfl exions sur la fi liation, Lydia Flem retrace avec sobriété et pudeur la naissance d’un amour plus fort que la maladie – la tuberculose que Jacqueline ramena du camp –, que la solitude – celle de Jacqueline, trois ans au sanatorium, et celle de Boris, orphelin – et que les cauchemars. Sans regret d’être entrée par effraction dans l’intimité de ses parents ni de s’être lancée dans cette aventure littéraire hors norme, elle confie : « Ma lecture m’a permis de passer du temps en leur compagnie. Ce fut un long voyage au pays de l’enfance et de ce qui l’a précédée, tout à la fois éprouvant et émerveillé. »

Partager cet article
Repost0
27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 18:35
Paul n'a jamais rien caché à sa femme. Un jour, il est irrésistiblement attiré par une petite robe blanche exposée dans la vitrine d'un magasin. L'irruption de ce vêtement d'enfant dans l'univers feutré d'un couple sans histoires va soudain produire des effets dévastateurs et réveiller de vieux démons. De quels secrets la petite robe blanche est-elle venue raviver la blessure ?
Partager cet article
Repost0
27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 18:33
Annabelle est artiste peintre. Un soir, elle pousse la porte d’un restaurant chinois. Elle plonge la main dans le grand aquarium qui décore le lieu, saisit la sirène qui nage parmi les poissons et s’enfuit. Annabelle installe la créature dans sa baignoire. Et la dépendance commence. La sirène exige des soins, de l’attention. Elle grandit, embellit, devient forte et autoritaire. Elle dévore l’énergie d’Annabelle et tarit son inspiration. Annabelle se laisse faire, en victime consentante. La femme et la sirène n’ont plus qu’une vie pour deux. Un beau jour, la sirène révèle ses dons de peintre et de dessinatrice. Elle possède un talent exceptionnel et ne tarde pas à se faire connaître. Ses œuvres hypnotisent et fascinent le monde. Annabelle, elle, protège la sirène au péril de son propre équilibre. Malgré son mariage avec le solide Francis, malgré la naissance de ses enfants, la jeune femme continue à vivre sous le joug de sa singulière compagne. Jusqu’au moment où cette dernière commence à décliner. Peu à peu, la sirène rapetisse, se dessèche, perd ses cheveux et ses écailles. A mesure qu’elle s’affaiblit, Annabelle renaît… Ce roman parle de domination, d’amour, d’identité féminine et de création. On y croise pêle-mêle un restaurateur mafieux, un producteur de disques dépressif, un étudiant en médecine fanatique, une journaliste, un directeur de galerie, deux touristes japonaises, une paire de faux jumeaux, une poignée d’adultes et d’enfants qui veulent apprendre le dessin, et aussi de l’eau. Beaucoup d’eau.
Partager cet article
Repost0
27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 18:52
Souvent les enfants s’inventent une famille, une autre origine, d’autres parents. Ainsi l’imaginaire, par la grâce de ce « roman familial », vient-il au secours d’une réalité à laquelle, sans doute, il manque quelque chose.
Le narrateur de ce livre, lui, s’est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu’il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas… Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque : ce frère a existé. Et c’est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu’il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l’Holocauste, et des millions de disparus sur qui s’est abattu une chape de silence.
Partager cet article
Repost0
14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 11:58
Arrivée depuis peu à Marq-en-Baroeul dans le Nord de la France, Ruth Chaï-Seckl s'ennuie. Ses élèves de primaire, qu'elle tente d'éveiller par toutes sortes d'activités et de sorties, la dépriment ; elle les prend en grippe, commence à les détester. Ruth sympathise avec sa voisine, Gisèle Farache-Sanchez, qui travaille à la Poste, et décide de participer avec elle au Festival international du film documentaire de Marseille. Les deux femmes se filment à tour de rôle et se racontent devant la caméra. Après la peur de l'objectif et du ridicule, les langues se délient, les non-dits surgissent. On découvre qu'enfant Ruth voulait être juive, malgré l'opposition de son père, et que Gisèle, adoptée à sa naissance, écoute Julio Iglesias toute la journée parce qu'elle se croit espagnole. La caméra agit comme un révélateur, leur film Racines devient le moteur de leur vie, et tout leur entourage en est touché : le mari de Gisèle, Juan, l'étrange voisine, madame Havetz, ou la boulangère Chrissie. Chacun ressent le besoin de parler, d'être saisi par la caméra.
Partager cet article
Repost0