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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 20:21

azzeddine.gif« Mon père a refermé la bouche en mâchant dans le vide, il s’est redressé et a regardé sa montre. On était vendredi, je n’avais pas école le lendemain. Donc je pouvais l’aider. Embarrassé à l’idée de m’imposer sa vie, il trouve toujours un moyen d’alléger le truc. Là, il a dit :
— Bon alors mon Polo, tu viendé ou pas ce soir ?
Une petite faute de français rigolote pour soulager tout ça, un peu d’humour pour camoufler le désastre de la soirée. Une soirée qui est sa vie en fait. J’ai souri, ça détend mon père, et j’ai répondu comme à chaque fois :
— Je viendé, je viendé…
Je l’aime mon père, mais j’ai du mal à l’admirer. Souvent, quand je le regarde, il est à quatre pattes, alors forcément, ça manque un peu de hauteur tout ça… »

Paul, dit Polo, a 13 ans quand commence sa chronique d’une vie impossible, au milieu d’une famille infernale, où seul l’amour d’un père apporte un peu de lumière. Mais aimer quand on ne peut pas respecter est une douleur de plus. Seulement, ce jeune garçon drôle, lucide, que rien n’abat, a découvert une arme : les mots, et il sait désormais qu’on peut s’arracher à la fatalité.
Y arrivera-t-il ? C’est une autre histoire. Celle de ce livre, où, sur un ton virevoltant, marqué par la vivacité, le sens du rythme et de la formule qui ont fait le succès de Confidences à Allah, Saphia Azzeddine donne la parole aux laissés-pour-compte de notre société, et raconte avec une verve irrésistible les drames et les espoirs d’une adolescence.

3/5

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 20:15

nimier.gif«Il est une question que l'on me pose souvent, la question des idées. Comment elles arrivent, où je les pêche, le fameux "mais où va-t-elle chercher tout ça".
De quelle façon s'est imposée, en l'occurrence, l'idée d'écrire un roman à partir d'une séance photo avec Karl Lagerfeld ?
J'ai tendance à répondre que les idées n'existent pas, qu'il n'y a que du temps. Ou si elles existent, elles ont bien peu à faire avec la pratique du roman, son écriture au jour le jour. Elles sont là en amont, couvrent des pages de notes préparatoires, puis fondent comme neige au soleil. Restent les parties du corps qu'elles ont mises en lumière, les lignes qu'elles ont inspirées. L'apparition d'un chat. Le clignement d'une paupière. Des chaussures vert tilleul. Deux lettres, un angle, une jetée. Un voyage à Baden-Baden, le rendez-vous des évaporés. La douceur de la bouche de Frederika, son velouté.»

2/5

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 20:13

claudel.gifUn enquêteur est chargé d'élucider de mystérieux suicides dans l’entreprise d’une ville inconnue. Entre conte fantastique, fable et récit d'anticipation, le lecteur se fait littéralement absorber dans un monde économique mondialisé opaque et kafkaïen qui attaque frontalement les questions de notre temps.

2/5

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 20:09

On s'amuse.. et on réfléchit!azzedine.gif

 

Deux sœurs, jeunes femmes de la banlieue parisienne, décident d’aider leurs parents à réaliser leur rêve : elles économiseront sur leurs petits boulots pour leur offrir un pèlerinage à La Mecque. Mais voilà : quand, l’argent réuni, l’heure vient d’acheter les billets, elles cèdent à la tentation, et en prennent pour Phuket, en Thaïlande où, renonçant définitivement à être les bonnes filles qu’elles pensaient être, elles partent découvrir une autre vie.

3/5

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 20:05

Je recommande fortement.. De même que les précédents romans de Robert Bober

 

bober.gifCe quatrième roman de Robert Bober s´appelait initialement Je vadrouille autour de mon passé. Je vadrouille autour de mon passé, j´en ramasse, ici et là, de menus morceaux, il en traîne un peu partout, je tâche à le reconstituer, comme si l´on pouvait exister une fois de plus... (Henri Calet, Le Tout sur le tout) Et si ce texte qui décrit au plus près la démarche de Robert Bober figure toujours en exergue du premier chapitre, il a été finalement préféré trois vers de Pierre Reverdy qui disent parfaitement l´atmosphère qui règne dans ce livre où le personnage principal, Bernard, qui est également le narrateur, va être amené apparemment par hasard, mais il n´y a pas de hasard en ces matières, à plonger dans l´histoire récente de sa famille. Une histoire qui n´est pas tout à fait anodine : nous sommes à Paris, au tout début des années soixante. Le père de Bernard a été raflé et déporté à Auschwitz, d´où il n´est pas revenu. Sa mère s´est remariée avec un ami d´enfance qui, lui, après lui avoir donné un autre fils, est mort dans un accident d´avion. La rencontre d´un certain Robert Bober qui avait été son moniteur en colonie de vacances va donner à la vie de Bernard un tour nouveau. Robert est assistant de François Truffaut sur le tournage de Jules et Jim, il propose à Bernard d´y figurer. Et c´est à partir de là, parce qu´il emmènera sa mère voir le film, que tout va s´enclencher. Mais tandis que Bernard mène son enquête personnelle sur sa famille, et sur ses origines, sur la mort de son père et sur celle de son beau-père, une enquête qui le mènera et nous avec lui jusqu´en Pologne, le Paris de la guerre et de l´après-guerre s´animent. C´est une évocation extrêmement minutieuse d´un monde dont nous n´avons aujourd´hui plus idée qu´à travers les photos de Robert Doisneau ou de Willy Ronis. C´est drôle et terriblement triste à la fois, animé, vivant, nostalgique - mais sans arrêt sur image - et vient nourrir la quête de Bernard. On pense à cette phrase de Patrick Modiano dans Livret de famille, elle aussi citée exergue de tout le livre : « Je n´avais que vingt ans, mais ma mémoire précédait ma naissance ».

 

4/5

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 17:47

Ce roman était dans ma liste à lire depuis longtemps. je ne peux pas dire que j'ai été déçue, j'ai passé un moment agréable mais été un peu gênée par le côté peu probable de l'aventure de Marie et je suis restée un peu sur ma faim pour l'explication finale.

 

deghelt.gifMarie a vingt-cinq ans.
Un soir de fête, coup de foudre pour le beau Pablo, nuit d'amour et le lendemain... Elle se réveille à ses côtés, douze ans plus tard, mariée, mère de trois enfants, sans un seul souvenir de ces années écoulées. Comment faire pour donner le change à son entourage ? Et comment retrouver sa propre vie ? C'est avec une énergie virevoltante et un optimisme rafraîchissant que Frédérique Deghelt a écrit ce roman sur l'amour et le temps qui passe, sur les rêves des jeunes filles confrontés au quotidien et à la force des choix qui déterminent l'existence.

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 17:43

Petit roman qui m'a bien amusée. Il m'a semblé lire quelque part que Delphine Bertholon avait une expérience de vendeuse dans une boutique de vêtements et effectivement on se dit qu'elle n'a pas pu inventer tout ça, ça sent le vécu!!

 

bertholon.gif- Cette jupette, vous ne la feriez pas chez les enfants ? En six ans ?
- Je ne pense pas, madame. L'imprimé léopard, c'est un peu sexy pour une petite fille, non... ?
- Quel dommage ! J'adore quand on joue aux jumelles !
- S'il vous plaît, ce cardigan, il existe en quelles couleurs ?
- Noir, blanc, rose pâle, rose indien, rose fuchsia, bleu marine, bleu ciel... brique... marron... beige... vert d'eau, vert sapin... Enfin, ils sont tous là, vous voyez.
- Hum. Pas de bordeaux ?

♥♥♥

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 17:36

Après les récits des vies de Ravel puis d'Emil Zatopek (dans Courir) que j'avais beaucoup aimés, j'ai été moins passionnée par la vie de ce Gregor. Des éclairs reste cependant un bon roman et j'ai retrouvé le même plaisir  à lire Jean Echenoz qu'à l'habitude.

echenoz.gifGregor a inventé tout ce qui va être utile aux siècles à venir. Il est hélas moins habile à veiller sur ses affaires, la science l’intéresse plus que le profit. Tirant parti de ce trait de caractère, d’autres vont tout lui voler. Pour le distraire et l’occuper, ne lui resteront que la compagnie des éclairs et le théâtre des oiseaux.

Fiction sans scrupules biographiques, ce roman utilise cependant la destinée de l'ingénieur Nikola Tesla (1856-1943) et les récits qui en ont été faits. Avec lui s’achève, après Ravel et Courir, une suite de trois vies.

♥♥♥

 

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 19:53

A priori pas le genre de livre qui m'intéresse.. mais quelques commentaires et critiques ont attiré mon attention et je ne regrette pas! Pas mal écrit du tout (une éditrice et une journaliste ont participé à la rédaction). Je me suis trouvée captivée par cette histoire "extra-ordinaire". Il est bien évidemment impossible de se mettre à la place de cette enfant tant ce qu'elle a vécu est terrifiant mais le récit est assez précis pour qu'on se fasse une (sûrement toute petite) idée de son calvaire. On ne peut s'empêcher de se demander comment une si jeune fille a pu résister à de telles maltraitances psychologiques et physiques. Bouleversant, hallucinant, hors-du-commun.

Merci aux éditions Lattès

 

kampusch.gifLe 2 mars 1998, la jeune Natascha Kampusch va pour la première fois à l’école à pied. Elle est enlevée sur la route par Wolfgang Priklopil, un ingénieur électricien d’une trentaine d’années. Elle réussira à s’échapper après 3096 jours.
Voici le récit de cette captivité terrible : pendant 8 ans et demi , elle restera enfermée dans une pièce de 5 mètres carrées, la plupart du temps dans le noir puis elle sera son esclave domestique.
Sous le joug de la violence et surtout d’un terrible harcèlement psychique de son agresseur, elle réussira à résister à sa séquestration et à s’enfuir.

Un récit bouleversant et terriblement émouvant.

Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni et Leïla Pellissier

♥♥♥

 

 

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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 16:28

Complètement transportée dans ce monde d'apocalypse que décrit Laurent Gaudé.

On voit et on sent la tempête arriver. Roman passionnant, personnages riches et attachants dont on suit le parcours avant, pendant et après l'ouragan.

Parfait comme très souvent!

gaude.gifAu coeur de la tempête qui dévaste la Nouvelle-Orléans, dans un saisissant décor d'apocalypse, quelques personnages affrontent la fureur des éléments, mais aussi leur propre nuit intérieure. Un saisissant choral romanesque qui résonne comme le cri de la ville abandonnée à son sort, la plainte des sacrifiés, le chant des rescapés.

♥♥♥♥♥

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