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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 19:46

A la fois passionnant et terrifiant  le récit des 6 années de la vie de cette petite fille américaine.. Un petit tour sur Internet après la lecture confirme la (réelle) déferlante médiatique et fanatique  telle que nous la raconte Skyler dans le roman, J'ai été effrayée pendant la lecture du roman par la vie de cette enfant "miss-patineuse" qu'on a  fait grandir trop vite, je l'ai été plus encore en découvrant la vraie petite JonBenet ayant le sentiment que Joyce Carol Oates restait peut-être en dessous de la réalité.

Difficile de lâcher ce roman (pourtant long de plus de 600 pages) tant il est construit comme un bon polar.. 

Merci aux éditions Philippe Rey et à Babelio

 

 

Le 25 décembre 1996, JonBenet Ramsey, six ans et demi, était découverte assassinée dans la cave de ses parents à Boulder, une petite ville du Colorado. L’enfant avait été battue et étranglée. L’affaire souleva une émotion d’autant plus grande à travers l"Amérique que la petite victime, une « mini-Miss » vedette de multiples concours de beauté, était très célèbre. Les médias s’abattirent sur la ville et la famille faisant vivre à tous un véritable enfer d’insinuations, de suspicions et de mensonges destructeurs. Pourtant, et malgré les enquêtes successives, le crime est, jusqu’à ce jour, demeuré un mystère.

Pas pour Joyce Carol Oates qui, s’emparant de ce fait-divers à la manière – géniale – dont elle s’est approprié la vie de Marylin Monroe (dans Blonde) en fait une histoire effarante que reconstruit dix ans après le frère de la victime. Les protagonistes, les lieux, les circonstances sont à peine modifiés. La petite fille s’appelle maintenant Bliss, c’est une championne de patinage sur glace, l’enfant adoré de ses parents, la coqueluche d’un pays, la sœur aimée et jalousée par un frère, son aîné de trois ans, Skyler. Skyler qui depuis le meurtre a vécu dans un univers de drogues, de psys et d’établissements médicalisés. Agé aujourd’hui de dix-neuf ans, et toujours pas remis des secousses de son adolescence, il fait de son récit une sorte de thérapie. Ses souvenirs sont à la fois vivaces, disloqués et déformés. Une technique que Oates maîtrise parfaitement et qu’elle utilise ici avec d’étonnants effets. Peu à peu émerge le nom du coupable : le père – homme d’affaires ambitieux –, la mère – arriviste forcenée –, un étranger cinglé ou bien… le narrateur lui-même ?

Tous les ingrédients préférés de Oates sont là : la vanité féminine, la stupidité masculine, la famille dysfonctionnelle, l’angoisse du parvenu, le christianisme de charlatan, les dérives de la psychanalyse, le vampirisme des médias, l’incompétence de la police. Pour produire en fin de compte un chef-d’œuvre hallucinant, un dépeçage au scalpel de l’âme humaine et de l’horreur ordinaire…

♥♥♥♥

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