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15 novembre 2008 6 15 /11 /novembre /2008 22:41
Jules avait refermé la porte derrière lui. Il était resté quelques secondes l'oreille collée au bois, écoutant le silence qui s'était fait dans sa chambre. Il n'entendait rien. Alors seulement il était parti, et la bête soumise, blessée par chaque pas du maître qui s'éloignait, s'était mise à souffrir. Qui a le pouvoir de retenir un soldat ? Pas même la souffrance d'un cœur. Et pas un enfant. Et pas l'amour d'une femme. Que dire de celui dont la détresse sans mots est un silence ?
Alors les femmes restèrent seules.

Dans la guerre, toutes les guerres sont présentes. Au fil de pages haletantes, alors qu'elle fait entendre le chant d'agonie d'un monde chancelant sous les coups de ceux qui sèment sang et désespoir, Alice Ferney fait aussi voir avec émotion comment se tissent de nouveaux et précieux liens entre compagnons d'armes, entre mari et femme, entre parents et enfants, entre l'homme et l'animal. Et ainsi, par cette chronique de la désolation, écrite avec une grave ferveur, nous fait-elle entendre en contrepoint un autre chant, un chant d'amour et d'innocence.

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